Ukiyo-e dream (Jeanne ou les images du monde)
2012

Fiction / Animation, 14e festival du film israélien
Avec Anne Brochet et Haïm Bouzaglo.




Synopsis


David regarde Jeanne, la femme qu’il aime.

Elle, historienne de l’art est habitée par la beauté singulière de l’Ukyo-é, les images du monde flottant.

Lui, journaliste étranger d’investigation, décrypte, pour son enquête, des images satiriques au service de propagandes maléfiques.

Une agression anonyme — si banale qu’elle paraît ridicule — fera chavirer Jeanne.


Note d’intention


Ce court-métrage est avant tout l’histoire d’amour d’un couple que tout sauf Paris sépare.

Dans ce film, la beauté, l’humour et l’esprit fantasque se confrontent à la brutalité de la haine gratuite. Il s’agit donc, au détour d’une histoire courte, d’aborder un sujet grave - plus insidieux et actuel qu’on ne veut l’admettre. De rappeler aussi que l’amour et le rire donnent la force de résister.

Jeanne et David s’aiment. Aussi se montrent-ils les dessins qu’ils collectionnent. Derrière les gestes des dessinateurs, un champ d’intentions. Les oeuvres de l’Ukiyo-é - le monde flottant - qui fascinent Jeanne présentent le quotidien des Japonais du 17è au 19è siècles. Belles, drôles ou caricaturales, parfois violentes, jamais ces estampes ne déprécient l’humain. En revanche les caricatures que décrypte David, nourries d’idéologies destructrices, croquent un homme avili ou animalisé. Expressions de propagandes, ces images, servent à salir. Elles incitent à la terreur et au crime.

Les conflits du monde, la situation de crise économique et quantité d’amalgames ont éveillé de vieux démons tapis. Jeanne est, avant tout, porte-parole d’une France curieuse de l’autre, lucide et généreuse. Une agression, somme toute anodine, la fera chavirer. Tant que la haine n’avait pas pris corps, tant que Jeanne n’en avait pas fait l’expérience crue, elle ne mesurait pas la portée ravageuse du racisme. Se percevant soudain comme cible aux côtés de l’homme qu’elle aime, quelque chose en elle vacille et mue.

Jeanne, c’est aussi la dame aux songes. Ses visions surgissent sans crier gare. Leurs formes mixtes allieront dessins animés et film. L’animation (techniques de pointe) fait littéralement irruption dans le “réel”. La narration n’a donc rien d’une linéarité classique.

Chacun à leur façon, Jeanne et David, nous étonnent. Leur imaginaire, leurs extravagances et leur drôlerie nous intriguent.

Il s’agit donc, dans cette histoire, autant de liberté d’expression et de liberté formelle que de liberté de s’indigner, de penser et de rêver autrement.

En tant que peintre et plasticienne, la qualité esthétique du film, des songes en particulier, m’importe au plus au point. Tout l’enjeu  consistera à harmoniser leurs formes mixtes, à réussir les passages — succession/imbrication/fondu — du film à l’animation.

Film et animation feront appel à des techniques de pointe (3D, technique de génération de particules pour l’apparition des premiers Samouraïs, songe n°1. Effets time-freeze pour l’arbre-bras qui grandit, songe n°2. Evolution du dessin animé dans le « décor naturel » pour le songe n°2.)

Nous tournerons avec l’Alexa (caméra numérique). Kistudio (studio d’animation et de 3D) réalisera les images de synthèse. L’équipe qui m’a permis de réaliser Kaparah Carpe, mon premier court-métrage, sera présente : Christian Marti, chef décorateur ; Laurent Fleutot, chef opérateur ; Catherine Quesemand et Matthieu Renard, chefs monteurs ; Piotr Moss, musicien.



Photos du tournage





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