Biographie


De nationalités française, italienne et israélienne, Jessica Vaturi-Dembo vit entre Paris et Jérusalem. Elle expose ses peintures, ses photos-maps, ses vidéos, ses installations en France, en Israël, en Belgique, en Espagne, en Allemagne de 1984 à 2004.

Un livre collectif dont Jessica Vaturi-Dembo a l’initiative et auquel elle participe, Ouvrir Couvrir, parait en 2004 aux éditions Verdier.

2005, J.V-D termine le montage du film de son défunt mari, Richard Dembo, La maison de Nina, avec Agnès Jaoui, Sarah Adler, Gaspard Ulliel.

2008, JV-D réalise son premier court-métrage (25 mn), Kaparah Carpe, sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand, avec Sarah Adler, Lionel Abelanski et Stéphane Freiss.
2009-2010 : co-écriture du scénario d’un long métrage, La Vie. 

2012, JV-D réalise un court-métrage (28mn), Jeanne ou les images du monde, sélectionné au Festival du film Israélien, avec Anne Brochet et Haïm Bouzaglo.

En 2015 : court métrage documentaire israélien (28mn), They call us slaves, YouTube.

De 2013 à 2023 : JV-D tourne une série documentaire franco-israélienne.

Projets : réalisation de deux longs métrages de fiction. La carpe dans la baignoire, comédie, scénario de Richard Dembo et Villa Sky Garden, scénario Jessica Vaturi-Dembo.


Expositions personnelles


  • Perspective Vésale, installations, Cité des Sciences et de l’Industrie, Paris, 2003
  • Artist’s residence, Herzlyia, Israël, 2002
  • Being time Being space, galerie Avivson, Marseille, 2002
  • Galerie Mabel Semmler, Paris, 2000
  • Galerie Mabel Semmler, Paris, 1999
  • Galerie Vera Van Laer, Anvers, Belgique, 1999
  • Galerie Mabel Semmler, Paris, 1995
  • Galerie Mabel Semmler, Paris, 1990

Expositions collectives, installations, interventions

    - Emertion, installations (façade & rue), Cité Internationale de Renzo Piano, Fête des Lumières, Lyon, 2004
    - A vendre! Appartement interface, Dijon, 2004
    - Momart Circus ou « j’aime les vaches parce qu’elles n’aboient pas », Installation Nuit   Blanche, chapiteau d’Adrienne (mécénats Agnès B, France animation, Gaz de France), Paris 2004.
    - Musée d’Art Appliqué, Francfort, 2004
    - Show Room C.A, Paris, 2004
    - Le Dessus des Cartes, Iselp, Bruxelles, 2004
    - Haifa International Installation Triennale, Museum of Art, Haifa, 2003
    - In vivo, artères urbaines, vidéo projetée sur l’hôpital Hotel -Dieu, Nuit Blanche, mécénat Agnès B, Paris 2003
    - Zaz ou le trajet in vivo, installation Nuit Blanche, mécénat Agnès B, Paris 2003
    - Galerie Esther Montoriol, Barcelone, 2003
    - Small , Son Espace, Gérone, 2003
    - Septième Ciel, installation, « Journée contre le Sida », Hôpital l’Hôtel-Dieu, Paris 2003
    - Eva, Vénus, Madonna, Maasmechelen, 2002
    - Autoportraits recto-verso, Cité-écran, ateliers d’insertion La Source, La Guéroulde, 2003 et 2001
    - Atelier nomade n°3, Cinéma des Cinéastes, Paris 2001
    - Corps et visage dans l’art actuel, Lyon, 2001
    - Atelier nomade n°2, Cinéma des Cinéastes, Paris1999
    - Salon de Montrouge, Montrouge 1998
    - Atelier nomade n°1, Compagnie Foraine, Paris 1998
    - Trio-Impro (avec violoncelliste et trapéziste), Compagnie Foraine, Paris 1998 et 1997

Catalogues 

- Ouvrir Couvrir, 2004
- Being time being space, 2002 
    - L’autre face, 1999
- Vaturi 1995-1997

Livre

Ouvrir Couvrir, Verdier, 2004. Collectif avec Paul Ardenne, Raphael Cuir, Georges Didi-Huberman, Alain Fleischer, Françoise Frontisi-Ducroux, Jacinto Lageira, Benny Lévy, Jessica Vaturi-Dembo



Jessica Vaturi-Dembo et Richard Dembo

Jessica Vaturi-Dembo et Richard Dembo devant diptyque, figures d’ancêtres, 2001
Richard Dembo, atelier de Jessica Vaturi-Dembo, 2001
Richard Dembo et Jessica Vaturi-Dembo, tournage La maison de Nina, 2004
Jessica Vaturi-Dembo et Richard Dembo, Venise, 1987    
Jessica Vaturi Dembo photographiée par Richard Dembo, repérages Le pouvoir de l’illusion,  Sénégal, 1990
Richard et Yaacov Dembo, tournage L'instinct de l’Ange, 1991



Introduction à ma peinture


Je suis née à Paris. Mon père à Tanta – Égypte, mon grand-père paternel était originaire d'Italie, ma grand-mère paternel de Crète. Mon père a grandi à Alexandrie et au Caire mais dut émigrer à Genève lorsque les Juifs ont été expulsés d'Egypte. Ma mère est née à New York. Mon grand-père maternel était viennois – Autriche, ma grand-mère maternelle praguoise – Tchécoslovaquie. Mes grands-parents maternels ont fuit à New York en 1939 à bord du dernier bateau quittant d’Europe. Je vis entre Paris et Jérusalem.

Interroger les origines s’est révélé source de formes. Comme une quête de ce qui émerge, se fraie un chemin sous la toile. Je peins des portraits, des autoportraits, des visages refoulés, des figures d'ancêtres. Le portrait comme traversée d'une présence, les figures ancestrales comme projections de leur empreintes sur le présent. 

La traversée commence par celle de la toile elle-même. La toile vierge est posée et travaillée à même le sol de l’atelier. Sous la surface peinte s’incruste, de façon aléatoire, des résidus du sol cartonné de l’atelier, parterre chargé des traces colorées des travaux précédents. Et la toile se boursoufle en séchant.

La technique des envers m'a ouvert un vaste champ d'explorations, comme si, en retournant la toile, je décollais une peau. 

Comment les visages font-ils écho en se frayant un chemin à travers les strates? Empreintes, superpositions, découpes, toiles flottantes, toiles recto-verso: divers parcours picturaux, soit synchroniques soit diachroniques. 

Par parcours synchronique, j'entends l’accumulation de strates faites d’entassements de couches de toiles montées sur un même châssis. Puis je tranche par endroits la surface, je redessine au cutter, je scrute les interstices. Ainsi les lieux secrets de la peinture se donnent à voir par ellipses, simultanément enfouis et percés/ perçus. 

Le format carré s’est progressivement imposé. Tout converge au centre, favorisant une perception simultanée de l'ensemble – omniprésence des vivants, des morts, et de leurs actes. 
Le parcours diachronique consiste en une dissociation autonome des strates.

— Jessica Vaturi-Dembo, Paris, 2003



Technique des envers


Les cartons qui recouvrent le carrelage de l’atelier ont absorbés les débordements des travaux antérieurs. Dessus, je pose la toile de lin, libre et brute. Je dessine au feutre indélébile bleu puis repasse au doigt de « caparol ». Le bleu pénètre et traverse face verso. D’un geste, je verse le long du tracé des enduits acryliques noirs ou blancs – « gesso ». J’ombre à la colle – colle de peau ou autres. Pigments liés, brossés, jus de café teintent le lin, le tachent. Temps de séchage : trois jours. Au deuxième jour, je décolle la toile des cartons, sans rien déplacer surtout. Les matériaux commencent à mordre la toile. Ils la plissent, la boursouflent.  Au troisième jour je la retourne. Des bouts cartonnés du sol de l’atelier s’y sont englués. (Reprendre la « procédure » si nécessaire). Je suspends la face verso – envers lourd, enflé – sur une autre toile : toile-socle, d’ordinaire noire, tendue sur châssis. Souvent c’est un travail ancien recouvert d’enduit, les accidents de sa surface s’intègrent au résultat final. L’ensemble se révèlera sous l’éclairage d’une lumière frisante de gauche à droite.

— Jessica Vaturi-Dembo, Paris, 2001


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